Différences entre versions de « Humanités numériques »

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Les humanités numériques, ou « digital humanities », sont une transdiscipline au croisement entre les sciences informatiques et les sciences humaines/sociales, les arts et les lettres. Il s'agit donc d'ajouter aux méthodologies des études sociétales, de nouvelles méthodes qui font appel à de nouvelles technologies.  
 
Les humanités numériques, ou « digital humanities », sont une transdiscipline au croisement entre les sciences informatiques et les sciences humaines/sociales, les arts et les lettres. Il s'agit donc d'ajouter aux méthodologies des études sociétales, de nouvelles méthodes qui font appel à de nouvelles technologies.  

Version du 16 novembre 2020 à 20:54

Auteur: Joshua L.J. Vachon

Les humanités numériques, ou « digital humanities », sont une transdiscipline au croisement entre les sciences informatiques et les sciences humaines/sociales, les arts et les lettres. Il s'agit donc d'ajouter aux méthodologies des études sociétales, de nouvelles méthodes qui font appel à de nouvelles technologies.

Définitions

L'émergence récente des humanités numériques implique que cette transdiscipline se cherche toujours. De ce fait, il existe plusieurs définitions des humanités numériques, plus ou moins grandes selon le contexte. Dans cette section nous tenterons donc d'exposer le plus de définition émanant de la communauté scientifique.

Dans A Digital Humanities Manifesto (2008)

En 2008, l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), qui possède un département consacré à la transdicipline, publie un premier manifeste sur les humanités numériques. Les auteurs définisse ces dernières comme:

« Les humanités numérique ne sont pas un champ de recherche unique, mais un ensemble convergent de pratiques permettant d'explorer un univers où l'imprimé n'est plus le médium exclusif ou normatif dans lequel la connaissance est produite et/ou diffusée » (traduction) [1].

Dans le Manifeste des Digital Humanities (2010)

Lire le Manifeste

Le 18 et le 19 mai 2010, les participants du THATCamp Paris ont donné aux Humanités numériques une impulsion dans la communauté francophone par la publication d'un manifeste pour le développement d'infrastructure numériques pour les sciences humaines et sociales. Les auteurs commencent par y définir les « Digital Humanities » comme:

« [...] une transdiscipline, porteuse des méthodes, des dispositifs et des perspectives heuristiques liés au numérique dans le domaine des Sciences humaines et sociales.»[2]

Les auteurs soulignent d'ailleurs l'importance de ne pas faire « table-rase » du passé:

« Les digital humanities concernent l’ensemble des Sciences humaines et sociales, des Arts et des Lettres. Les digital humanities ne font pas table rase du passé. Elles s’appuient, au contraire, sur l’ensemble des paradigmes, savoir-faire et connaissances propres à ces disciplines, tout en mobilisant les outils et les perspectives singulières du champ du numérique. »

Selon Olivier Le Deuff

Olivier Le Deuff donne dans son ouvrage Le temps des humanités digitales la même définition que la manifeste de UCLA (2008). Toutefois, l'auteur préfère à numérique l'adjectif digitale

Histoire

Le jésuite italien Roberto Busa est souvent cité comme un pionnier, avec sa concordance de l'œuvre de Thomas d'Aquin, travail entamé en 1949 et qui s'est terminé trente ans plus tard ; Busa avait entrepris d'informatiser l'index de l’œuvre de Thomas d'Aquin en collaboration avec IBM[3]. La volonté du Père Busa était de rendre l'information accessible, rapide et plus simple : on parle de literary and linguistic computing, « c’est-à-dire d’une discipline qui met les outils informatiques à disposition des sciences humaines pour augmenter la capacité d’analyser des textes grâce à la puissance de calcul des premiers ordinateurs »[3]. Dans le courant des années 1960 et 1970, on voit une émergence de travaux similaires à ceux de Busa qui sont consacrés à l'amélioration du « processus mécanique de recherche et de la quantification de données »[3]. L'histoire du domaine est toutefois plus complexe et débute bien avant les travaux de Roberto Busa[4].

Les humanités numériques ont pris le relais de ce que l'on nommait Humanities Computing, sciences humaines assistées par l’ordinateur. Certains champs disciplinaires ont tout particulièrement utilisé des outils informatiques dans l’analyse de corpus, notamment l'étude des textes littéraires anglais. La liste de diffusion par courrier électronique Humanist, créée en 1987 par Willard McCarty, est devenue une sorte de « séminaire électronique » permanent. Cette époque est également celle de tentatives d'inventaires, comme le Humanities Computing Yearbook.

L’expression Digital Humanities est forgée durant la préparation de l’ouvrage A Companion to Digital Humanities[5] (2004), qui popularise le terme, Modèle:Refnec, en rappelant qu'il ne s'agit pas d'une simple numérisation (la maison d'édition leur avait proposé de parler de « digitized humanities », ou « humanités numérisées »)[6].

Notes et références

  1. "Digital humanities is not a unified field but an array of convergent practices that explore a universe in which print is no longer the exclusive or the normative medium in which knowledge is produced and/or disseminated."
  2. Marin Dacos. Manifeste des Digital Humanities, via https://tcp.hypotheses.org/318
  3. 3,0 3,1 et 3,2 (fr) Michaël E. Sinatra, Pratiques de l'édition numérique
  4. Les humanités digitales
  5. Modèle:Harvsp
  6. Voir Digital Humanities.